Un geste qui s’impose

A l’occasion du rassemblement international des Equipes Notre-Dame, évènement exceptionnel qui se tient tous les six ans, il nous a paru intéressant de rechercher les raisons qui avaient poussé le Père Caffarel à imaginer la première rencontre de ce type en 1954. Nous avons retrouvé l’éditorial publié dans la « LETTRE MENSUELLE DES ÉQUIPES NOTRE-DAME » en janvier 1954 dans lequel il expliquait pourquoi il avait souhaité que les équipiers puissent faire ce pèlerinage.

Un geste qui s’impose

C’est une des joies, une des fiertés de notre génération d’avoir, sinon découvert, du moins pris conscience des grandeurs chrétiennes du Mariage. Amour conjugal, paternité, maternité, procréation, mission du foyer, n’évoquent plus seulement pour nous des réalités de la terre, mais des réalités sacramentelles, c’est-à-dire des réalités humaines transfigurées par la grâce, porteuses de grâces, toutes parlantes des réalités divines.
Je viens de dire que c’est là une des fiertés de notre génération. Oui, et c’est bien légitime en un sens : nous avons cherché, nous avons trouvé, nous nous félicitons d’avoir trouvé. Mais il y a parfois une note de naïveté et de suffisance dans notre fierté. Nous avons trouvé, oui, mais parce que Dieu a donné. Ce n’est pas nous-mêmes qu’il faut féliciter, c’est Dieu qu’il faut remercier. Il y a longtemps que j’avais rêvé d’un grand geste des foyers chrétiens, par quoi ils viendraient exprimer publiquement à Dieu leur reconnaissance d’être de ce temps auquel ses lumières ont été accordées.
Ce geste, ce sera notre pèlerinage à Lourdes des 5, 6 et 7 Juin. (NDLR: Ou à Turin du 15 au 20 juillet 2024!)


Geste de reconnaissance envers Dieu « auteur de tout don ». Mais aussi geste de reconnaissance envers l’Église.
Trop influencés par une éducation individualiste, nous avons parfois du mal à nous convaincre que les dons de Dieu ne nous parviennent que dans l’Église et par l’Église – ce que St Cyprien traduisait : Nul n’a Dieu pour père, qui ne veut pas de l’Église pour mère. Ces richesses du mariage, il faut bien le comprendre, ce n’est pas en des terres étrangères que nous les sommes allés quérir, mais bien dans l’inépuisable trésor de notre mère, l’Église. Nous les avons reçues de ses mains.

Henri Caffarel – extrait de la « LETTRE MENSUELLE DES ÉQUIPES NOTRE-DAME » en janvier 1954

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